CRÉATEUR DE PROXIMITÉ DIGITALE, FORMER,TRANSFORMER, RAPPROCHER

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Le monde évolue rapidement. Ainsi, l’e-santé, entendez la numérisation des soins de santé, a le vent en poupe. Songez à des applications très concrètes telles que le dossier patient électronique, qui remplace les dossiers papier dans les cliniques, les radiographies numériques ou encore les systèmes de télémonitoring qui permettent un suivi et un accompagnement des patients à distance.

 » Il y a seulement deux ans, les responsables politiques ne s’intéressaient que peu à ces évolutions. Mais depuis lors, une feuille de route a été établie avec les objectifs que la Belgique s’est fixée. Les pouvoirs publics ont donc enfin pris conscience que le monde numérique était prêt à jouer un rôle de premier plan dans les soins de santé du futur « , analyse encore Koen Kas.

Professeur Koen Kas.

Professeur Koen Kas.

Le professeur et auteur de l’ouvrage ‘Nooit meer ziek’ (‘Plus jamais malade’) se positionne depuis des années comme un fervent partisan de l’e-santé.  » Au-delà de cette feuille de route, on trouve par exemple désormais aussi un site web des pouvoirs publics fédéraux dédié à l’e-santé. Il ne s’agit pas encore de la plateforme la plus fonctionnelle, mais celle-ci représente en tout cas une étape dans la sensibilisation par les pouvoirs publics.  »

Possibilités infinies

Par ailleurs, la santé mobile s’impose toujours davantage.  » La santé mobile regroupe tout ce qu’il est possible de faire avec les wearables et les applis, le tout associé aux systèmes existants. On évolue vers une interaction optimale entre vous en tant que personne saine ou patient et n’importe quel acteur des soins de santé : médecin traitant, clinique, soins à domicile, coach de santé, etc. En y ajoutant des communications numériques, des échanges permanents de données, de l’analytique de données et de l’analyse prédictive, les possibilités paraissent pratiquement infinies.  »

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 » Aux Etats-Unis, un médecin peut facilement prescrire une appli. Voilà la voie que nous devons suivre ! « 

Dans ce domaine, Koen Kas se dit convaincu que la Belgique peut jouer un rôle significatif.  » Voici quelque temps, j’ai été impliqué dans un hackathon dont le but était de concevoir des applications de santé mobile. L’événement visait à associer des patients, des cliniques, des chercheurs et des développeurs web dans la mise au point de prototypes d’applications numériques et mobiles dans le domaine de la santé et des soins de santé. Cette compétition a rassemblé une centaine de participants qui ont ensemble présenté 12 idées, dont 5 ont entretemps évolué sous forme de produit ou d’application concrète.  »

Projets pilotes de la Ministre De Block

De son côté également, la Ministre de la santé Maggie De Block ne reste pas inactive. Pour preuve, elle vient de dégager un budget de 3,2 millions d’euros pour des projets pilotes concernant des applis de santé et des appareils mobiles.  » Les applications numériques telles que les applis de santé doivent permettre aux patients d’être acteur de leur propre santé, en tant que copilote. Dans le cadre de projets tests, nous cherchons à voir si leur sécurité et leur vie privée sont garanties de manière optimale.  »

Le médecin vous prescrira-t-il demain une appli ?

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 » De tels projets sont certes positifs, mais la réalité est évidemment telle que nous n’avons encore aujourd’hui aucune appli agréée, et encore moins de dispositif de remboursement « , relève encore Koen Kas.  » Un cadre s’impose d’urgence dans cette matière. Regardez les Etats-Unis où la Federal Drug Authority a décidé d’autoriser et de rembourser une appli pour les diabétiques. Cette appli motive le patient à contrôler sa glycémie et à recourir aux médicaments adéquats. Du coup, un médecin peut facilement prescrire une telle appli. Voilà la voie que nous devons suivre !  »

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 » Nous voulons permettre aux patients d’être acteur de leur propre santé, en tant que copilote. « 

En fait, la Belgique subit la loi de l’avance freinante en matière de santé mobile.  » Nous disposons d’un système de soins de santé qualitatif, dans la mesure où l’Etat prend en charge une grande partie des coûts de la santé. Aux Etats-Unis, ce système n’existe pas et l’on constate que les assureurs privés accordent beaucoup plus d’attention à la prévention et aux nouveaux projets. Précisément pour réduire à long terme les coûts des soins de santé « , dixit toujours le professeur.

Reste que Koen Kas se déclare confiant.  » Je pense que nous sommes à un moment charnière. Tant la ministre que l’INAMI comprennent vers où il faut aller et prennent des initiatives en ce sens. J’espère que nous arriverons l’an prochain déjà à mettre en place les premiers remboursements pour les applications de santé mobile permettant d’améliorer les soins aux patients chroniques ou de stimuler la prévention en matière de santé. Ce faisant, nous pourrons vraiment accélérer la percée de la santé mobile.  »

Sources : http://m.trends.levif.be/economie/trends-information-services/le-medecin-vous-prescrira-t-il-demain-une-appli/article-infoservices-568489.html

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