CRÉATEUR DE PROXIMITÉ DIGITALE, FORMER,TRANSFORMER, RAPPROCHER

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Parallèlement au développement de leur marché économique florissant, les objets connectés dédiés à la santé nourrissent de nombreux espoirs en terme d’applications thérapeutiques. Bracelets, balances, tensiomètres… En 2013, les Français ont acheté près de 3 millions d’objets pour plus de 60 millions d’euros. À l’échelle planétaire, le volume des applications mobiles pour la santé a atteint plus de 100.000 unités en 2013, contre 6.000 trois ans auparavant, rappelle le Quotidien des médecins. Patients et professionnels plébiscitent désormais leur usage et leurs bénéfices. Mais l’impact de ces objets sur le monde de la santé est encore difficile à évaluer aujourd’hui.

Établir une éthique de la santé connectée

Face à l’ampleur du phénomène, le Conseil national de l’Ordre des médecins s’est récemment penché sur la question. Présenté cette semaine sous le titre de « Santé connectée, de la e-santé à la santé connectée », les professionnels du secteur ont formulé une série de recommandations afin « d’améliorer les pratiques, encourager le développement et exprimer une éthique de la santé connectée ». L’une d’elles, particulièrement audacieuse, préconise un remboursement par la Sécurité sociale.

Surveiller les données

Pour le Cnom, il s’agit d’abord de promouvoir une « régulation adaptée, graduée et européenne » dans le traitement des données issues des objets et des applications de santé. À partir d’une déclaration de conformité, la confidentialité et la protection des données pourrait alors être assurée. Il en va de même pour tout ce qui concerne la sécurité informatique, matérielle et sanitaire de ces nouveaux instruments de santé. Le Cnom plaide aussi pour la mise en place d’un dispositif de vigilance pour faciliter le signalement de dysfonctionnements.

Évaluer les bénéfices médicaux

Le Cnom recommande également de faire le tri au sein de l’offre pléthorique d’objets en circulation sur le marché. À l’aune d’une interrogation : quels sont ceux qui sont vraiment utiles ? Le Cnom insiste ainsi sur la nécessité d’une évaluation scientifique « neutre » menée par des experts dénués de « lien d’intérêt avec les fournisseurs ». Et une fois que « l’évaluation des applications et objets aurait effectivement reconnu leurs bénéfices sur la santé individuelle et collective, il serait cohérent d’envisager qu’ils soient pris en charge par la collectivité », expliquent les professionnels.

Attention aux dérives

Un virage déjà esquissé par certaines complémentaires santé. Aux côtés de Withings, Axa a récemment lancé une expérimentation pour offrir des réductions sur certains services aux adhérents qui s’équipent de bracelets connectés mesurant l’activité physique. De quoi apporter de l’eau au moulin des plus pessimistes, à l’instar de l’agence américaine Bloomberg qui a mis en garde l’an dernier contre le risque de voir germer un système orwellien où les utilisateurs pourraient être pénalisés par leur employeur en cas de comportements à risque (tabac, alcool, absence d’activité sportive…). Tout reste à faire, donc.

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