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Quand l’industrie du médicament imagine des solutions e-santé

 

Dans un environnement économique contraint où les financeurs du système de santé réduisent considérablement leurs budgets et prônent des économies substantielles, l’e-santé dans tous ses accomplissements représente un atout majeur notamment dans la lutte contre le manque d’observance le non suivi des traitements, qui représente un phénomène particulièrement inquiétant s’agissant de la santé publique.

Dans ce combat, l’industrie pharmaceutique a un rôle éminent qui peut lui permettre de se positionner de façon différente et de restaurer une nouvelle légitimité en fortifiant son image.

 

L’observance un enjeu médical, social et financier de première importance

Il est des maux secrets qui à bas bruit affaiblissent et menacent notre système de soins avec des conséquences particulièrement dommageables pour les patients. Le non respect de l’’observance des traitements en constitue un exemple frappant.

Selon un rapport récent de la Fondation Concorde, 50% des médicaments prescrits ne sont pas consommés par les malades. Un taux qui n’atteint même pas ces 50% s’agissant des soins de suite liés aux transplantations rénales. Les raisons de cet échec sont multiples comme le souligne Augustin Bergerot dans un ouvrage de référence(1) : classe sociale, peur de la dépendance, mauvaise compréhension, durée et complexité du traitement, effets indésirables…

Au-delà de la catastrophe financière qu’induit ce phénomène (2 milliards d’Euros de coût annuel), nous sommes confrontés à un problème de santé public majeur (8000 décès, 1 million de journées d’hospitalisation induites).

Quelles solutions envisager ? Dans quelle mesure l’e-santé apporte- t’elle des perspectives ? Comment l’industrie du médicament peut-elle prendre toute sa place dans cet effort collectif autour du maintien de l’observance ?

 

Des solutions envisageables : coercition ou pédagogie ?

 

L’e-santé et la télémédecine nous offrent des perspectives prometteuses pour relever le défi de l’observance .Avec deux visions tout à fait différentes. La première approche relève d’une démarche coercitive. C’est par exemple la décision des pouvoirs publics de subordonner le remboursement du système de traitement de l’apnée du sommeil à une utilisation régulière de l’appareil.

Grâce à la télé-observance, il est possible de savoir si le patient respecte ses engagements thérapeutiques. Cette décision très significative a été suspendue par le Conseil d’Etat mais il n’en demeure pas moins que c’est un pas important qui a été franchi. A n’en pas douter, les financeurs , régime obligatoire ou mutuelles, vont, dans l’avenir, se saisir massivement des outils d’e-santé pour sanctionner les patients notamment en ALD qui se dérobent à leurs obligations d’observance .En vertu d’un principe clair : «  Je finance , tu observes »

Si le registre punitif peut être mis en avant, le registre préventif et pédagogique prend également tout son sens : objets connecté, boite de médicaments intelligentes, SMS de rappel, pilulier avec rappel de prises…C’est tout un arsenal qui est à la disposition des soignants comme en témoigne l’expérience conduite au service de cardiologie de l’Hôpital de la Timone à Marseille qui adresse des SMS quotidiens aux patients ayant fait l’objet d’une intervention coronarienne pour leur rappeler la nécessité vitale de suivre un traitement à base d’aspirine.

En la matière, l’accompagnement pédagogique et technologique des malades constitue pour les laboratoires un domaine d’intervention où ils sont en mesure de jouer un rôle éminent au service de l’observance.

 

Industrie pharmaceutique : prendre le tournant de la modernité et affirmer sa plus-value

 

A n’en pas douter, les développements de l’e-santé suggèrent un redéploiement de l’industrie pharmaceutique autour d’une vision novatrice de son métier. A cet égard, l’observance est un thème qui doit faire sens pour l’industrie pharmaceutique.

La capacité des laboratoires à proposer une offre qui allie molécule et applications, à travers la promotion d’une conception holistique du traitement constitue un élément essentiel de cette stratégie.et lui apporte touts sa plus-value. Une stratégie qui vise à mieux prolonger le traitement et à fidéliser des patients qui seront en mesure de prendre ce traitement jusqu’au bout et, ainsi, d’en consacrer l’efficacité.

Par ailleurs, dans un contexte de raréfaction des ressources financières, l’industrie pharmaceutique démontrera aux financeurs, sa volonté de prendre toute sa part dans cet effort collectif de rationalisation de l’offre de soins afin de donner à celle-ci une efficacité accrue. Cette efficacité sera également renforcée grâce un usage contrôlé et validé par les autorités de santé.des « data ».

En la matière, avec des obligations déontologiques fortes, cette prise en compte des données de santé fournies par les applications pourraient permettre de mieux identifier les comportements des patients , de les analyser et d’évaluer les traitements notamment en matière d’effets secondaires ou induits.

A l’évidence, le travail de fond mené sur l’observance par certains laboratoires et les pratiques qu’il induit dessinent une vision extrêmement positive de l’industrie du médicament moins productiviste, plus participative, plus citoyenne et davantage en phase avec les attentes des patients, des prescripteurs et des financeurs.

Un exemple parmi d’autres paraît symboliser cette inflexion significative.

L’application DiabetoPartner proposés par MSD au patient diabétique de type 2 permet à celui-ci de suivre sa maladie au quotidien et constitue un outil d’aide à l’observance grâce notamment à un pilulier avec rappel de prises, un agenda des RV médicaux, un carnet de suivi des bilans biologiques, un enregistrement des ordonnances.

Sur cette question essentielle de l’observance, l’industrie pharmaceutique voit chaque jour s’élargir son champ de compétences et, dans le cadre d’un effort concerté et collectif de l’ensemble des acteurs du système de santé, se trouve en mesure d’apporter une contribution majeure, par sa créativité, à cet engagement en faveur de l’observance.

( 1)Augustin Bergerot. E-santé : opportunités pour l’industrie pharmaceutique. Quand les nouvelles technologies s’invitent en santé Editions PAF page 37

https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&sqi=2&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.fondationconcorde.com%2Fpublications-fiche.php%3Fid%3D126&ei=reusVL2dBcGAU6Gqgwg&usg=AFQjCNHg6R8hwbpZ3m06su2e3rGqXcqwKw&sig2=6H268uUBFNM-MGTFKAI4TA&bvm=bv.83134100,d.d24

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