CRÉATEUR DE PROXIMITÉ DIGITALE, FORMER,TRANSFORMER, RAPPROCHER

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Le marché de la e-santé connait des difficultés de développement en France en raison d’une demande insuffisante de la population française, juge Aymeric Buthion, expert objets connectés et santé à la Direction Générale des Entreprises. Il souligne également la nécessité de créer un cadre de confiance pour les professionnels de santé, afin que ces derniers prescrivent des objets de santé connectée.

Lorsque l’on regarde les chiffres de l’évolution du marché de la e-santé en France, difficile de ne pas se dire que le secteur est prometteur. En 2014, il atteignait 2,7 milliards d’euros, et pourrait atteindre 3,5 à 4 milliards d’euros en 2020, d’après une étude de Xerfi. Mais dans la réalité, ce n’est pas encore la panacée, selon Aymeric Buthion, expert objets connectés et santé à la Direction Générale des Entreprises (DGE), organisme sous l’autorité du ministère de l’Economie. Présent lors du café économique de Bercy du 17 juin sur le thème « Objets connectés & Santé : vers de nouveaux services et usages ? », il a jugé que l’e-santé est un « secteur clairement immature en France ».

Symptôme, selon lui, du manque de maturité de ce marché« composé de startups et de quelques PME », la création tardive des deux seules organisations professionnelles. France ehealth tech, qui regroupe plusieurs dizaines de startups de l’e-santé, s’est créée en décembre, et l’alliance ehelath France, est née en octobre.

S’il perçoit un marché en phase d’accélération, il souligne, devant plusieurs startups venues présenter leur solution, la difficulté pour les entreprises françaises d’y accéder. « Pour le secteur du bien-être, aucun problème, mais lorsque vous voulez lancer un produit de-santé dans le secteur médical, cela devient plus compliqué avec les normes et certifications, la nécessité d’apporter des preuves médicales et cliniques. Rien qu’avec ces autorisations, vous en prenez pour deux ans ».

Problème de pérennité du marché

Selon le membre de la DGE, la grosse problématique de l’e-santé en France est « la pérennité du marché et potentiellement sa croissance. Le premier levier à actionner est l’appétence des consommateurs, pour qu’il y ait une demande sur le marché. Pour l’instant, les gens sont dubitatifs sur l’utilisation des objets connectés, notamment en raison du manque de transparence sur la collecte des données en général. »

Même son de cloche chez George Fisher, également présent au café économique de Bercy. Ce consultant digital chez  Fischer corporate consulting international fait le constat d’« un marché offreur comme au début de l’Internet. Le besoin existe mais la demande n’est pas générée ».

Dans cette idée-là, Jérôme Iglesias, trésorier de l’association France eHealth Tech, détaillait à La Tribune en février: « Beaucoup de startups d’e-santé se créent d’abord outre-Atlantique, sur le marché américain, car là-bas les usages se sont démocratisés sur les nouvelles technologies. »

Réticence des médecins

Autre difficulté, qui n’aide pas le marché de l’e-santé à décoller dans l’Hexagone, « la réticence des médecins à prescrire des objets connectés », juge Aymeric Buthion. Si les professionnels de santé les utilisent eux-mêmes, « ils n’en prescrivent pas, car il se posent des questions sur la responsabilité juridique ».

Le chargé de mission e-santé de la DGE assure chercher des solutions pour y remédier, mentionnant l’existence d’un groupe de travail commun avec le ministère de la Santé, la Haute autorité de la santé et les industriels œuvrant « pour créer un cadre de confiance pour que les professionnels de santé soient plus en confiance. On essaie de mettre en place un cadre ». Une initiative qui pourrait donner lieu par exemple à la création d’un label.

Toutefois, peu de sociétés issues du numérique disposent d’un objet objet connecté médical remboursé par la sécurité sociale aujourd’hui, conçoit Aymeric Buthion. Message sous-jacent: le patient risque d’être poussé à mettre la main au portefeuille…

 

Source : http://www.latribune.fr/technos-medias/sante-numerique-le-secteur-est-clairement-immature-en-france-580170.html

 

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