CRÉATEUR DE PROXIMITÉ DIGITALE, FORMER,TRANSFORMER, RAPPROCHER

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L’évolution accélérée des technologies et en particulier des outils numériques, bouleverse la médecine et notre système sanitaire en créant une rupture majeure dans l’art médical. Ces changements, mutation irréversible, plus que simple révolution toujours suivie d’une restauration, remettent en cause nombre d’habitudes et d’acquis, pour promouvoir l’irruption d’une nouvelle pratique, la Média Médecine utilisant les moyens informatiques les plus performants. De la génétique à la robotique chirurgicale, en passant par la télémédecine, les communautés de malades et l’ordinateur, nouveau médecin de synthèse désincarné, la Média Médecine dérange et inquiète, alors que son efficacité triomphe.

L’invention du stéthoscope en 1816 par Laennec fut la première incarnation de cette Média Médecine. L’instrument, en détachant le médecin du corps du malade, permit de mieux entendre les bruits du coeur et des poumons que l’oreille, directement placée sur son dos détectait mal. Cette médiation qui optimalise le résultat escompté en s’éloignant du corps souffrant, trouve aujourd’hui son parachèvement dans l’ordinateur, dans la biologie et l’imagerie capables de faire le bon diagnostic avant que les symptômes parlent et de proposer la bonne thérapie, grâce à leurs algorithmes, nouveaux médecins à l’efficacité remarquable… de par l’accroissement exponentiel de leur intelligence artificielle

Le rôle du médecin doit évoluer pour retrouver ses fondamentaux. Débarrassé des multiples tâches et actes qui pourront être délégués à des professionnels non médecin, le praticien verra sa responsabilité de guide et de conseiller personnel du malade renforcée, en étant capable de dépasser les règles établies part les organismes sanitaires pour répondre à la demande intime d’un malade donné, qui, pour des raisons personnelles, familiales, socioprofessionnelles, culturelles ou religieuses ne rentre pas dans les normes édictées par les autorités. Cette valeur ajoutée du médecin, la transgression, détermine la confiance que le malade lui porte. Elle sera d’autant plus haute que la prise en charge sera personnelle et dérogatoire.

C’est donc une révision complète de l’organisation du système sanitaire qu’il faut engager sans trembler de peur devant les prêcheurs d’apocalypse et les sectes antisciences suspectant le progrès au nom d’un ordre naturel dépassé, matiné d’un anticapitalisme déguisé en écolâtrie ravageuse. Le retour à la charrue à bras et au paradis terrestre, prôné par quelques moustachus médiatiques est d’une bêtise affligeante, malheureusement crue par trop de gens paumés dans un monde dont la vitesse les dépasse. Contester la recherche, interrompre violemment de débats, faucher de champs laboratoires, attaquer les experts, traiter l’industrie d’empoisonneuse et refuser les innovations au nom d’un Rousseauisme mal digéré nous expose à la régression dans la misère d’antan, alors que nous n’avons cessé de progresser dans la connaissance de l’homme pour en soulager ses souffrances. Reviendrons-nous à l’an Mil avec son cortège de fléaux épouvantables?

La peur qui s’est emparée des citoyens, soumis au diktat de groupuscules de marchands d‘angoisse et d’apôtres de la décroissance, doit être combattue sans relâche en innovant chaque jour pour lutter contre les maux qui nous assaillent encore. Espérant éclairer celles et ceux qui doutent encore des avancées technologiques qui nous font vivre mieux aujourd’hui qu’hier, faut-il rappeler les drames horribles que nos aïeux ont vécu (famines, épidémies tueuses, accouchements mortels, chirurgie à vif, traumatismes, guerres et accidents du travail irréparables), pour mieux resituer les immenses progrès que nous avons connu en médecine, afin d’améliorer notre bien être.

Cette mutation colossale inquiète le médecin traditionnel qui court à sa propre perte, alors que triomphe la médecine numérique grâce à la puissance exponentielle des ordinateurs. C‘est un nouvel ordre sanitaire adapté au siècle, reposant sur la conjonction des progrès alimentaires, sanitaires, environnementaux, qui s’ouvre à nous. Non seulement la science et la médecine sont capables de nous réparer mais vont, peu à peu, participer à l’augmentation de nos fonctions diverses. L’homme deviendra mi chair mi machine, cyber organisme, Cyborg, aidé par les objets connectés, par les capteurs de plus en plus sensibles et par des prothèses de plus en plus sophistiquées qui dépasseront les capacités de notre agir naturel. Faut-il le refuser et au nom de quel principe empêcherait-on l’homme de s’améliorer? Voila le vrai débat qui devrait alimenter notre réflexion collective au lieu de nous engluer dans des petits combats partisans sans rapprot avec les enjeux lourd auxquels nous sommes déjà confrontés.

Nous devrons repenser la totalité de notre protection sanitaire en créant un grand ministère de l’agroalimentaire, de la santé et de l’environnement. Pour gérer les crises sanitaires, nous devrons mettre en place d’un véritable GIGN sanitaire (Group d’Intervention et de Gestion Nationale), capable d’éclairer en temps réel les autorités au plus haut niveau. Nous devrons reformer profondément nos études médicales, trop longues et non professionnalisantes, envisager d’autres modes innovants de financement des médecins, évaluer systématiquement nos pratiques médicales à partir des résultats vécus par les malades eux-mêmes, sur la base des données colligées par l’informatique au quotidien.

Nous aurons à injecter dans le système de santé des professionnels niveau mastère, qui assureront nombre de taches, aujourd’hui dévolues aux seuls médecins, demain denrée rare à haute valeur ajoutée consacrée à la prise en charge personnelle des malades.

Nous devrons, enfin, régionaliser la régulation du financement du système en décentralisant réellement les pouvoirs de décision et en laissant les professionnels agir librement et en toute responsabilité en partenariat étroit avec les associations de malades. L’état ne doit plus gérer la santé, mais seulement garantir un accès équitable aux soins dans les territoires. Son rôle se cantonnera à celui d’un arbitre et non pas d’un effecteur, ce qu’il fait toujours sdaml. L’hôpital doit se défaire de ses statuts et se libérer du carcan administratif qui le plombe. Le partenariat concret entre médecine publique et médecine libérale, débarrassé des dogmes qui altèrent les collaborations utiles aux malades, devient une priorité.

Pour conclure, c’est un nouvel humanisme médical, promu par la Média Médecine, reposant sur les valeurs d’écoute, de confiance, d’innovation et de responsabilité qu’il faut promouvoir, à cent lieux des errements d’une loi de santé démagogique faite de mesurettes disparates sans rapport avec l’importance des enjeux. Le monde évolue vite, très vite, ne piétinons pas!

Source : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/04/29/31003-20150429ARTFIG00129-cyborgs-machines-numerique-une-medecine-sans-medecin.php

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